3 (vraies) raisons pour lesquelles adopter une politique RSE et 3 sociétés pour s’inspirer

Entrepreneur Invest
6 min readApr 9, 2020
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La Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) est définie par la Commission Européenne comme « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et à leurs relations avec les parties prenantes ». Au-delà de la nécessité éthique et morale sur lesquelles la majorité d’entre nous s’accordent, adopter une politique RSE peut se justifier autrement.

1/Travailler sa marque employeur : attirer et fidéliser les talents

Dans un marché ultra concurrentiel sur des métiers en forte tension (tech, finance, ventes pour ne citer qu’eux), adopter une politique RSE peut être la carte à abattre pour attirer et surtout fidéliser les talents. En effet, une étude de Cone indique que 55 % des actifs et surtout 76% des Millennials estiment que l’engagement social et environnemental de l’entreprise sont des critères encore plus importants que le salaire.

Mais attention. Très souvent, dans l’imaginaire collectif, bien-être au travail rime avec table de ping pong et distribution de jus détox à la pause déjeuner. Pourtant, sans même être exhaustive, la liste décrite ci-après est longue : transparence des salaires, formations des effectifs, engagement des collaborateurs dans des projets associatifs et citoyens, partage de la valeur via la mise en place de BSPCE par exemple, création d’un dispositif d’épargne salariale et flexibilité quant au télé travail. En somme, la mise en place d’une politique RSE, claire et bien définie, booste l’attractivité de la société et devient un argument différenciant dans le processus de recrutement.

2/Améliorer sa performance

De nombreuses études montrent le lien entre l’adoption de pratiques RSE au sein d’une entreprise et leur performance financière. Pour ne citer que lui, un rapport publié par France Stratégie indique que “la RSE procure un gain de performance en moyenne de l’ordre de 13 % par rapport aux entreprises qui ne l’introduisent pas”. Bien sûr, la RSE ne doit pas se réduire à des attentes purement financières, mais cet argument permet, de façon pragmatique, de convaincre les plus réticents à l’adoption de ces pratiques.

3/Anticiper les contraintes légales et de marché pour faciliter les transactions

Pour les entreprises qui ne sont pas encore contraintes légalement, l’enjeu réside dans la conscientisation des attentes de la part de l’ensemble des parties prenantes. En effet, anticiper et intégrer les contraintes en amont permet de mieux appréhender les transactions commerciales et financières.

D’une part, sur le plan des transactions commerciales, un rapport de Pwc en partenariat avec la BPI de janvier 2020 rappelle que, de plus en plus, la RSE est une condition d’accès aux marchés ce qui conduit les entreprises à se structurer en la matière. Les donneurs d’ordre ont effectivement mis en place progressivement des politiques d’achats responsables et la loi sur le devoir de vigilance a accentué ce phénomène.

D’autre part, sur le plan des transactions financières les cessions et levées de fonds en sont facilitées. Par exemple, de nombreuses sociétés de gestion, encouragées par leurs Limited Partners (LPs), commencent à mettre en place des questionnaires ESG (environnemental, social et gouvernance) avant d’investir dans une société et ne pas cocher certaines cases peut mettre un coup d’arrêt au processus d’investissement. Reflets des évolutions sociétales, des clauses ESG apparaissent également dans les pactes d’actionnaires.

Sur la parité par exemple l’obligation de publier l’index de l’égalité professionnelle s’est réalisée par palier et concerne désormais les entreprises dès l’atteinte du seuil de 50 salariés. Mais l’obligation de transparence sur la parité s’appliquera de facto à toutes les entreprises mêmes si ces dernières n’y sont pas contraintes légalement, car il s’agit d’un suivi dont l’inexistence pourra être, à terme rédhibitoire compte tenu des attentes du marché en la matière.

Ainsi, l’intégration de critères ESG à travers une politique RSE augmente la valeur immatérielle de l’entreprise et facilite, entre autres, les transactions financières et commerciales. Quelle que soit la taille de l’entreprise et ses obligations, il convient donc de s’y préparer pour mieux appréhender les demandes des parties prenantes et réduire ainsi les risques inhérents à l’absence de ces dispositifs.

Actuellement ou anciennement dans le portefeuille d’Entrepreneur Venture, voici 3 sociétés dont il est possible de s’inspirer :

o Médiaperformances ou comment une entreprise qui n’avait a priori rien d’ESG se dote d’une raison d’être

Médiaperformances, est le leader de l’activation shopper on et off en France. De prime abord, un core business qui n’a pas forcément de points communs avec l’ESG. Et pourtant, l’activité de la société n’est pas antinomique avec des engagements RSE. Initiés en 2007, leur mise en place s’est opérée de manière itérative et incrémentale.

Depuis 2019, à l’instar des grands groupes, Médiaperformances s’est dotée d’une raison d’être et a l’ambition de devenir B-corp à l’horizon 2022. L’entreprise se félicite même d’avoir obtenu 99/100 à l’index de l’égalité professionnelle.

Médiaperformances est ainsi un bel exemple d’engagements pris vis-à vis de l’ensemble des parties prenantes : ses clients grandes marques et agences média, ses partenaires retailers et son éco-système, ainsi que ses salariés.

o Golden Bees ou la complémentarité des équipes mixtes

Golden Bees, entreprise experte en publicité programmatique et recrutement, compte 50% de femmes dans ses équipes. Depuis sa création en 2015, l’entreprise a réalisé une croissance de 400%.

Fariha Shah, co-fondatrice de la société en est convaincue : la mixité est un levier de performance.

Et l’étude du Cabinet Global Contact confirme cette conviction : les équipes mixtes dans les métiers de la science, tech et innovation obtiennent des résultats économiques 22% supérieurs aux équipes non-mixtes.

o Wemanity ou l’engagement des collaborateurs au-delà de l’entreprise

Wemanity, société qui accélère la transformation des entreprises à travers des méthodes agiles a développé le programme We Impact à travers 3 piliers. Premièrement, en accompagnant des ONGs et associations dans leur transformation agile et digitale comme la Croix Rouge et WWF. Ensuite en lançant des projets solidaires et environnementaux tels que la collecte de jouets et le don du sang. Facilement organisable, ce genre d’initiative est à la portée de toutes entreprises souhaitant faire un premier pas vers la RSE. Enfin, Wemanity sponsorise et parraine des associations comme Vacances pour tous. Le programme We Impact s’adresse à l’ensemble des collaborateurs et permet de les engager, de fédérer les équipes et de créer du lien entre les services autour de missions au-delà de l’activité intrinsèque de l’entreprise.

Et parce qu’Entrepreneur Venture encourage ses participations à se doter d’une politique RSE, la société de gestion s’engage elle-aussi dans ces pratiques.

o Mise en place d’indicateurs ESG en interne et vis-à-vis des participations

Dans la logique initiée par la Charte Sista et la Charte sur la parité de France Invest dont Entrepreneur Venture est signataire, la société de gestion a également mis en place des indicateurs de suivi sur la parité femmes-hommes dans son dealflow et les sociétés qu’elle détient en portefeuille. 15% des dossiers reçus sont des entreprises dirigées par des femmes ou par une équipe mixte. Dans le portefeuille, cela concerne 12% des participations. A horizon 2025, l’objectif est d’atteindre 25% des participations en portefeuille.

o Soutien à plusieurs associations liées à entrepreneuriat

L’entrepreneuriat étant une thématique forte dans son ADN, Entrepreneur Venture a tenu à s’engager auprès d’associations en lien avec cette thématique notamment via les associations Moteur !, les Détérminés, et H’UP. Les collaborateurs y interviendront en fonction de leur compétence au travers de plusieurs matinées hors les murs.

En somme, quelle que soit la raison pour laquelle adopter une politique RSE dans l’entreprise se justifie, celle-ci est créatrice de valeur pour l’ensemble des parties prenantes. Si la généralisation de la mise en place de politique RSE s’étend peu à peu, il est important de comprendre que celle-ci sera à terme une condition sine qua non pour la prospérité de l’entreprise. En somme, elle ne sera plus une option, mais un devoir. Les fonds dont le rôle est d’opérer un suivi permanent des sociétés qu’ils détiennent en portefeuille peuvent accompagner celles-ci dans cette démarche et se doivent de servir d’exemple.

Anastasia Bizard - Entrepreneur Venture

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